mardi 10 avril 2012

l’analyse d’une pièce théâtra "Antigone"

l’analyse : d’une pièce théâtrale rénovée
Antigone de JEAN ANOUILH [1]


Jean Anouilh

 
 





 

I.    Le rôle du prologue[2] dans une tragédie moderne

a.              Prologue ou scène d’exposition
              Le prologue dans la tragédie moderne joue le rôle de la scène d’exposition au théâtre classique et le rôle de la préface à la fois. Dans le prologue d’Antigone de JEAN ANOUILH, il y a des indications scéniques qui signalent le décor et sa nature : il ne s’agit pas d’un décor fabuleux comme c’est le cas au théâtre classique, mais d’un décor neutre sans fantasmes. Les indications signalent aussi les activités des personnages qui sont regroupés sur scène : ceux qui bavardent, ceux qui tricotent ou qui jouent aux cartes. Une chose inattendue au début d’une tragédie.
            Le prologue débute par une présentation immédiate des protagonistes : une présentation qui montre que les personnages sont artificiels. Dans un style familier est ordinaire, le prologue trace un tableau vivant en montrant les protagonistes du doigt : ceux qui vont jouer sur scène et qui vont déclencher l’action.
           Les présentatifs ’’voilà’’ ’’c’est’’ sont  très utilisés, ainsi que les démonstratifs ’’ce garçon pâle’’,  ’’cet homme’’. La présentation faite par le prologue détermine les personnages et leurs rôles : «  Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’’ au bout… » (p.10)
          Le prologue présente déjà les personnages, leurs caractéristiques  et leur rôle :


               L'Antigone classique
Les protagoniste
Caractéristiques





















Rôles





















Antigone





















Maigre, petite, elle regarde droit devant elle, noiraude, renfermée, personne ne la prenait au sérieux





















Antigone va surgir soudain, et se dresser seule en face au monde, seule face au Créon. Elle va mourir.





















Créon





















Robuste, aux cheveux blancs, il médite. Il a pris la place d’Œdipe et ses fils.





















Le roi de THEBES





















Ismène





















Bavarde, rit de nous tous, blonde, belle, heureuse.





















Sœur d’Antigone





















Hémon





















Il aime la danse, la réussite, sensuel comme Ismène.





















Le fils de Créon et le fiancé d’Antigone.
Il va mourir.





















Eurydice





















La vieille dame qui tricote.





















La femme de Créon. Elle va mourir.





















Le Messager





















Garçon pâle.





















Il viendra annoncer la mort d’Hémon.





















La Nourrice





















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Elever les deux filles.





















Les gardes





















Trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes.





















Ils vont tuer les accusés tout-à- l’heure.






















 
 
b.              Les anachronismes 
 
          La volonté de choquer le lecteur réel que nous sommes a amené Jean Anouilh, à exploiter l’anachronisme tout d’abord dans le texte lui-même. Nous sommes surpris par la présence du décor neutre et moderne de la scène, par la présence du ’’café’’, que La Nourrice apporte à Antigone, du ’’tricot’’ d’Eurydice, de la ’’cigarette’’ qui avait allumé Polynice, etc. L’anachronisme, veut montrer que le héros mythique est de tous les temps, comme il renforce le message de l’œuvre. En outre il illustre la modernisation et la rénovation du mythe. Notons que l’anachronisme également actualise le mythe et le modernise.
 
         Dans ce prologue nous avons un système anachronique dans la mesure où l’auteur ou plutôt l’orateur nous parle des rôles que les personnages vont jouer tout en se précipitant sur leurs parcours narratif en signalant leur fin tragique et leurs activités peu propres à l’époque.
           D’abord, il précise la fatalité de l’existence d’Antigone qui ne devait jamais avoir lieu. Comme il annonce la mort d’Hémon puisqu’il ne devait pas y avoir de mari d’Antigone. Ce jeu sur le temps marque la tournure tragique des actes d’Antigone. Cette  dernière est guidée par son sort tragique, elle devait mourir malgré son innocence, puisque l’Histoire ne peut être corrigée et ne peut pardonner personne. Les lecteurs-spectateurs sont concernés et impliqués dans ce prologue artificiel au décor neutre, voire moderne. Cet anachronisme a pour but de mettre en relief le rôle d’Antigone. La personne qui veut parler très fort et tenir tête à Créon. La fille maigre et noiraude qui a osé dire ’’Non’’ à voix haute malgré  ses origines et malgré ses particularités génétiques. Les personnages semblent modernes et peu propres aux personnages classiques qui émanent de La tragédie telle qu’elle est conçue.
 
II.               L’insoumission/ La révolte/ La solitude

 
            L’insoumission, la révolte, la solitude sont les caractéristiques d’Antigone : héroïne solitaire, qui trace quelques aspects du héros tragique traditionnel, distingué par son audace et sa force. Sauf qu’ici, Antigone est seule face au danger. Elle va réagir seule contre la volonté de Créon même sa sœur Ismène ne peut prendre sa défense. Pendant les premières scènes d’Antigone (La pièce théâtrale), plusieurs questions surgissent à travers la conversation des deux sœurs : Faut-il réfléchir avant d’agir ?ou il vaut mieux ne pas le faire ? Antigone dit dans l’une de ses répliques : « Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir. » (p.24)  Antigone ne veut plus écouter la raison, elle veut sortir de son coin pour parler ; s’exprimer, faire pour la première fois, ce qu’elle lui semble bon à  faire et non ce qu’elle doit faire.
           Antigone n’est plus la soumise d’autrefois, elle se révolte, elle se rebelle sans comprendre pourquoi et sans chercher à le comprendre. Comprendre pour Antigone est une stratégie pour donner raison à des choses insensées et illogiques : « Comprendre dit-elle (…) Il fallait comprendre qu’on ne peut pas toucher à l’eau, à la belle eau fuyante et froide, parce que cela mouille les dalles. A la terre parce que cela tache les robes… » (p.26)
 
a.               Le poids de la fatalité







 

                  A travers le dialogue impossible entre les deux sœurs, nous constatons qu’Antigone veut supporter, voire porter toute seule le poids de la fatalité. Elle exprime ainsi sa révolte sans penser aux risques qu’elle va prendre. Ismène au contraire, a peur de l’humiliation, de la souffrance et de la mort.
            Le jeu de l’aînée et la cadette relate la sagesse d’Ismène, qui veut essayer d’étouffer la colère et l’impétuosité[3] d’Antigone, qui refuse de céder aux conseils de sa sœur. Antigone veut tenir tête à Créon, à tout le monde en prenant en défi la puissance du pouvoir et le poids de la fatalité.
                
 
 
III. Le rôle des mythes antiques dans les tragédies modernes
         
 « L’Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, à été un choc soudain pendant la guerre(…) Je l’ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. » Jean Anouilh
                                                                                                                 
           Jean Anouilh ici évoque le drame de la guerre mondiale, il trouve que le mythe d’Antigone peut très bien illustrer cette tragédie moderne. La mort, le sang, les cadavres, les décombres : un choc que seule la littérature peut mettre en lumière. Créon symbolise cette force insensée des plus forts, qui écrasent les faibles. Cette guerre dévastatrice et incroyable qui tue tout le monde sans raison. Antigone symbolise les pacifistes qui sont contre ce drame et qui meurent malgré tout, car personne ne s’occupe de leurs pensées. En effet, c’est le pouvoir et la force qui commandent. Jean Anouilh a écrit cette pièce pour incarner un débat d’actualité : La guerre, cette machine de la mort qui écrase tout le monde. Antigone relate également le conflit entre les générations. En effet, chaque temps à son Antigone…
                
 
a.               La réécriture du mythe dans la tragédie moderne 
 
          La tirade de Créon où il répond à Antigone (p.76-77) relate la réécriture d’un mythe ancien celui d’Œdipe dans la tragédie moderne. La tragédie du pouvoir excessif, qui entraine tout le monde sans raison. Les conflits des générations, la révolution contre l’injustice…
          Créon est contre ceux qui le prennent en défi. Comme tous les tyrans, il ne peut supporter qu’on lui tienne tête. Pour lui Antigone et son père Œdipe méritent la mort, car ils sont des sottes personnes qui ne raisonnent point.
               Pourtant, Créon a voulu calmer Antigone puisqu’il est son oncle après tout : « Les rois ont d’autre chose à faire que du pathétique personnel, ma petite fille. (Il a été à elle, il lui prend le bras). »     Cette didascalie montre que Créon veut étouffer la révolte d’Antigone, qu’il cherche à calmer le jeu : « Thèbes en a besoin plus de ta mort, je te l’assure. Dit-il. N’oublie pas que c’est moi qui t’ai fait cadeau de ta première poupée, il n’y a pas si longtemps.» Pourtant, cette stratégie pathétique n’aura pas de l’effet sur Antigone puisqu’elle va refuser de céder à ces tentatives (Aux tentatives de Créon.)
 
 
 
 
 
 
 
 Jean Anouilh
 
 
 
I.  La fonction actantielle des personnages : Créon et Antigone
 
 
 
 
 
 
 
Sujets





















Objet de la quête





















Adjuvants





















Opposants





















Destinateur





















Antigone





















Bonheur absolu, idéal





















Hémon
Sa volonté et son courage





















Créon, les gardes Ismène, La Foule





















Enterrer son frère





















Créon





















Bonheur
Prosaïque
ordinaire





















La Foule, les gardes, Ismène





















Antigone
Hémon
Ismène
Et sa femme  vers la fin de la pièce.





















Faire étouffer la révolte d’Antigone





















 
 
               Antigone va entrer en conflit avec Créon toute seule. Seule face à Créon, elle va essayer de s’exprimer pour la première fois, afin de montrer l’absurde d’exister, de croire à un bonheur possible ou de céder au pouvoir.
          Les deux protagonistes Créon et Antigone sont deux actants agissants, qui constituent une relation/nœud de la pièce. Les deux symbolisent des principes contradictoires, ils ne pourront jamais se mettre d’accord malgré les tentatives de Créon.
 
 
a.               La tension dramatique
 
      Au début de la conversation de Créon et d’Antigone nous avons eu l’impression, que les événements prennent une autre tournure, mais vers la fin du texte nous constatons qu’Antigone va changer le cours des événements selon sa manière.
       La tension dramatique n’a pas diminuée, car Antigone n’est pas convaincue des propos de son oncle. L’Argumentation de Créon lui, semble absurde et insensée. Les « ouïs » d’Antigone prononcés au début sont des « ouïs » de révolte, de souffrance et de désaccord et non de conviction. Le raisonnement de Créon n’a pas pu calmer Antigone même si elle prétend la comprendre : « Je te comprends, j’aurais fait comme  toi à vingt ans. C’est pour cela que je buvais tes paroles. » Toutefois, Créon ne pourra pas tenir longtemps ce rôle puisqu’il va craquer vers la fin de leur conversation : « Tu est folle, tais toi. » En effet, Antigone désire mourir et ne peut supporter les paroles de Créon et ses idées.
 
b.              Les conflits 
 
           Entre Créon et Antigone il y a plusieurs conflits : Conflit de génération, conflit de conception, conflit d’existence, de visions, de pouvoirs, de décisions, de statut et d’origine…
               Dans cette pièce les conflits surgissent malgré les réponses timides d’Antigone. Les questions infernales posées par cette dernière mettent en question les paroles de Créon et relatent l’absurde de ce futur bonheur promis par Créon : « Quel sera-t-il mon bonheur ? » dit Antigone. Antigone veut la liberté et le bonheur absolu, elle ne peut croire au bonheur sous l’aliénation, sous l’autorité de Créon. Elle préfère mourir au lieu de vivre sous la protection de son oncle…
 
 
 
 
          
c.               Le rôle du Chœur
 
                   Le chœur dans Antigone (La pièce) joue un rôle essentiel,            puisqu’il commente les actes absurdes de Créon ainsi que le sort tragique d’Antigone.
   « Et tu es tout seul maintenant, Créon » Cette réplique du Chœur, montre que Créon a perdu malgré son pouvoir absolu, car il va se trouver sans sa femme et sans fils. La mort d’Antigone a entraîné d’autres suicides insensés, que Créon ne peut supporter, malgré ses capacités et ses pouvoirs, la solitude et la souffrance vont le tuer. En effet, il vient de perdre son fils, sa femme, il refuse son passé et trouve qu’il est sans Histoire. Dans ce sens, il n’aura pas d’avenir, il mourra seul, car il n’a pas voulu écouter Antigone ou son raisonnement. Il n’a jamais cru que la mort d’Antigone entraînera d’autres morts.
             Pour Créon, tuer Antigone fait partie de ses tâches quotidiennes les plus banales. En effet, il devait la faire taire comme il devait se rendre au conseil à cinq heures.
            Le commentaire du Chœur vient pour expliquer le poids de la fatalité puisqu’il y a des gens qui meurent sans savoir pourquoi, sans comprendre l’essence de la révolution. Antigone devait mourir, car elle est la fille d’Œdipe. Elle ne supportait plus la vie absurde ainsi que ses valeurs qui deviennent vides de sens. Elle ne peut accepter le bonheur artificiel. Elle cherche le bonheur absolu. A vrai dire,  Antigone veut se débarrasser de ses contraintes, elle veut se purifier et seule la mort peut lui procurer paix et dignité, car son existence était une erreur.
                Les autres vont mourir sans trop comprendre la pensée pamphlétaire d’Antigone. Mais, la révolte entraîne souvent d’autres personnes. Il y aura toujours des héros qui meurent pour leurs idées et des personnes qui meurent sans savoir pourquoi. La tragédie c’est mourir sans comprendre pourquoi. La tragédie c’est mourir sans comprendre la signification de son geste.
 
 
 
d.              Le message d’Anouilh
 
            « La fatalité tragique n’épargne personne » C’est le message qu’Anouilh semble nous dire, à travers Antigone. Nous vivons dans un monde d’aliénation, de mondialisation, d’exploitation…Un monde où l’absurde fait la loi. Nous avons du mal à comprendre ce qui se passe auteur de nous. Nous avons perdu nos principes, nous avons oublié nos valeurs humaines. Nous ne pouvons plus agir ou se révolter, car nous ignorons nos ennemis et nous n’avons plus d’amis. Nous mourrons sans savoir pourquoi. Une fatalité tragique et absurde nous écrase, nous tourmente, nous entraîne vers notre déclin, vers notre fin, vers la mort. Avons-nous le courage d’Antigone ?

Etudier roman autobiographique de Ahmed Sefrioui "La Boîte à Merveilles"


Module 1 : Etudier les caractéristiques du roman autobiographique
Œuvre programmée : Ahmed Sefrioui, La Boîte à
Merveilles, 1954
Compétences visées :
 
* Etudier l’incipit d’un roman autobiographique.
* Etudier le point de vue dans un roman autobiographique.
* Etudier le rôle des personnages secondaires dans un roman autobiographique.
* Etudier les enjeux d’un roman autobiographique.
 
Supports : - Ahmed Sefrioui, La boîte à Merveilles, Imprimerie Najah El-Jadida Libraires des écoles, Casablanca, 2006.
Zohra TOLBA et autres, Les œuvres intégrales, 1ère année du Baccalauréat, (Toutes filières), Français, Livre unique, Almadariss, Casablanca, 2006. (Manuel de l’élève)

 

 
Remarque : La lecture de toute l’œuvre ainsi que la préparation d’une fiche de lecture est une chose obligatoire avant d’effectuer des recherches sur l’auteur et son époque…
Il faut lire le roman, noter les personnages, le lieu, le temps, les événements les plus importants pour pouvoir situer le texte et comprendre ses tournures, ses détours et son fonctionnement. De là, la lecture des œuvres intégrales programmées est nécessaire et très utile pour réussir l’analyse ou le commentaire des extraits étudiés.

 

 

 
I. Etude de l'oeuvre

 

 

 
1. La couverture :
L’image: un enfant seul au milieu des femmes qui passent sans accorder de l’importance à sa présence. Le regard triste de l’enfant révèle déjà sa
solitude et sa peine.
Roman: Récit fictif. L’auteur incite le lecteur à faire part de son imagination, à prendre en considération que La Boîte à Merveilles est avant tout, une fiction avant d’être une autobiographie.

 
La Boîte à Merveilles : est le nom que les marocains ont donné à la télévision puisqu’elle présentait à l’époque un moyen de divertissement très développé. Cette expression a marqué le patrimoine socioculturel marocain.
Dans le roman, il s’agit d’une boîte où le petit Sefrioui range des objets usés, qui sont d’une grande importance pour lui parce qu’ils constituent le monde de ses rêveries et de son imaginaire dues à sa situation d’enfant seul et unique dans sa famille.
 

 

 

 
2. Extrait 1 Support : (p. 3-4-6)
« Le soir, quand tous dorment, les riches dans leurs chaudes couvertures…, s’insulter pour imiter les voisins, commander pour imiter le maître d’école. »(Consultez votre œuvre !)

 
Compétences : -Etudier l’incipit d’un roman autobiographique.
Reconnaître l’emploi du ’’je’’ : la relation : auteur/narrateur-/personnage ainsi que les procédés de distanciation.
 
a. Phase de préparation : lecture et analyse du texte support hors-classe.

 
b. Phase de concrétisation : en classe.

 
· Distinction des procédés de distanciation :
’’Je’’ enfant ’'
Je songe à ma solitude.
 Je ne dors pas.

 
''je ''adulte'':
Je n’avais aucun point de repère.

 
Je vois au fond.
Je n’étais ni heureux ni malheureux.

 
J’étais seul.
-Le pronom personnel ’’il’’ remplace le ’’je’’ dans un souci de distanciation. En effet l’auteur essaye d’être distant en employant le ’’il’’ à la place du ’’je’’ afin d’être plus précis et plus objectif.
* La fonction de l’incipit :
 
           L’auteur s’intéresse à l’âge de six ans dans cet incipit, car c’est le seul moment où il a senti son existence et son envie de trouver une solution à sa solitude. C’est l’âge où les moindres événements constituent sa mémoire et son être.
        
 L’incipit montre que l’auteur n’était pas un enfant ordinaire. C’est quelqu’un qui prend le temps d’analyser, de penser. Sa solitude évoque son envie de se chercher, de trouver son existence perdue. Une recherche relative à sa double culture, ses origines, ses soucis. La solitude est le premier pas vers la pensée individuelle consciente du Moi et ses complications.
        L’incipit annonce le récit d’un enfant seul qui essaye de trouver son propre itinéraire dans une vie aussi difficile et aussi insidieuse.
 

 

 

 

 
2. Extrait 2 Support : (p . 54-55)
« La nuit, la maison retomba dans le silence…
Ma mère survint, parla de fatigue, m’emmena dormir.» (Consultez votre œuvre !)
Compétences : -Etudier le point de vue dans un roman autobiographique.
Etudier la part d’imaginaire dans les souvenirs d’enfance.
 
· La part d’imaginaire dans les souvenirs d’enfance.
        
   La Boîte à Merveilles pour A. Sefrioui –enfant est une boîte d’objets très important même s’ils
sont sans valeurs : Cabochon, clous, boutons de
porcelaine que l’imagination de l’enfant transforme
 en personnages féeriques fictifs : princesses, esclaves, jouvenceaux. Cela montre qu’un enfant vit dans un monde à part où le merveilleux habite l’univers des petits. Pour décrire les objets contenus dans sa boîte
à Merveille, le narrateur utilise des figuiers de style dont la personnification est la figure la plus dominante :
Ce soir, ils ne me parlaient pas.
Ils avaient perdu leur pouvoir magique
et devenaient méfiants, secrets.
Ceci montre sa solitude et son envie de s’en sortir.
 
 
· Le point de vue ou la focalisation :
 
           On parle de point de vue ou de focalisation quand il s’agit de définir la perspective selon
la quelle les événements de l’histoire sont perçus et racontés.
La description se fait donc en fonction du narrateur qui choisit ce qu’il voit et ce qu’il veut montrer au lecteur. Ainsi, pour décrire un personnage, un lieu,
un objet, le narrateur peut être :
 Extérieur à la fiction : il rapporte les faits et les événements à la troisième personne tel qu’il les
voit de l’extérieur. C’est la focalisation externe.
 Un personnage : (Le personnage principal par exemple), qui relate son expérience et la partage
 avec le lecteur. La relation des faits dépend de sa subjectivité ; on parle de focalisation interne.
 Omniscient (il sait tout) : c’est-à-dire connaissant
les personnages à travers leurs caractéristiques externes, ais aussi à travers leurs pensées, leurs
désirs, etc. On parle de focalisation zéro.
          Dans l’extrait 2, la focalisation la plus
présente ou la plus dominante est la focalisation interne, car le personnage ici exprime son
expérience et ses souvenirs avec la boîte
à merveilles. C’est le personnage principal,
qui partage avec le lecteur son expérience
en relatant les faits selon sa subjectivité. Nous pouvons parler de la focalisation Zéro si on prend en considération le regard d’Ahmed Sefrioui l’auteur adulte qui sait tout à propos de ses personnages.
 

 

 

 

 
3. Extrait 3 Support : (p .88-90)
« J’avais déjà vu passer dans la rue des cortèges d’enterrement…J’en étais heureux.» (Consultez votre œuvre !)

 
Compétences : - Etudier le rôle des personnages secondaires dans un roman autobiographique.
-Reconnaître le récit enchâssé et la polyphonie. .
 

 

 

 
 Un texte et trois situations d’énonciation :
Ce texte contient trois situations d’énonciation :
          La première : l’énonciateur raconte la
mort telle qu'il l’a vu durant les cortèges d’enterrement. La deuxième situation est
présentée par la conversation du père et son fils.
 Il s’agit du récit enchâssé où le père explique à son fils, que celui qui meurt seul a des anges gardiens qui emplissent son cortège  l’accompagnant à
 sa dernière demeure.
La dernière situation c’est quand le narrateur
 affirme qu’il devint plus heureux chaque fois
 qu’il voit un cadavre solitaire, car il sait que Dieu l’accompagne.
Ici le narrateur commente le récit enchâssé en expliquant l’effet qu’une telle histoire peut produire sur un enfant.



 

 

 

 
*L’effet de réel
          Le narrateur rapporte les propos des autres personnages au discours direct qu’on peut qualifier comme un temps de présent de narration, afin de donner à son histoire une vie et une réalité. Cette technique produit un effet du réel et donne au texte plus de crédibilité. Le récit enchâssé est également
un moyen de rendre l’histoire plus réelle.

 

 

 

 
· Le rôle des personnages secondaires dans le
roman autobiographique :
Zineb : locataire de la maison collective nommée
Dar Chouafa. Ses rapports avec Mohammed sont distants et tendus. Sa disparition lui fait plaisir.
Pour lui, Zineb est une fille bête : ’’
une petite cervelle’’. Ce personnage dévoile le côté agressif chez le petit et sa façon de s
e comporter avec les autres.
Rahma : Rahma aime sidi Mohammed malgré ses malentendus avec sa mère. Elle le comble
de présents. Elle joue un rôle important dans la vie affective du petit qui ne peut éviter ses contes magiques.
Les camarades de l’école coranique : Les petits
garçons de l’école coranique sont trop ordinaires.
Tous se contentent de la production du visible et du réel alors que lui cherche à deviner le secret
des objets, à percer le mystère des choses.

Le fqih : Le maître de l’école coranique un grand maigre à barbe noire, dont les yeux lançaient des flammes de colère…
        Dans cet extrait le personnage secondaire
 est le voisin qui vient de mourir. Ce décès va
 donner à l’enfant l’occasion de penser
son existence, de réfléchir à la mort.
    L’importance des personnages secondaires réside dans leur valeur sémantique, car ils sont porteurs de sens. En effet, nous avons pu constater que le petit Sefrioui vivait dans un milieu de femmes, car
son père a été souvent absent. Le père présente
pour le petit : La force, la confiance, l’équilibre, la sécurité…Le départ du père sera une grande catastrophe pour la mère et le petit Sefrioui. Ici le récit enchâssé su père donne au petit la joie et la confiance.
 
 

 
· Les personnages principaux dans La Boîte à Merveilles :
L’enfant : C’est à travers le passé de son enfance
que l’écrivain voit son présent. L’enfant héros
dévoile l’écrivain adulte et ses secrets les plus i
ntimes.
La mère : Sidi Mohammed le petit, évolue dans un milieu féminin où la mère occupe une place prépondérante. Car le père est souvent absent. L’initiation à la vie passe par sa mère.
Le père : D’origine montagnard, sa barbe noire
débute à prendre quelques poils blancs. La relation père/fils est une relation d’amour et de respect.
Sauf que le père est souvent absent à cause de son travail.

 
 
· Les lieux :
Dar Chouafa : La maison est une habitation
collective étroite et pleine de monde
malgré ses deux étages.
L’espace trop étroit rend la cohabitation difficile. Cette maison est le lieu le plus important
dans La Boîte à Merveilles.
Le bain maure : est l’enfer pour l’enfant.
C’est un lieu qui offense sa pudeur.
Le Msid :L’école coranique : un espace où le petit Sefrioui se sent seul. Un lieu de souffrance.
C’est aussi un lieu de joie quand il est décoré
pour les fêtes.

Zaouïa : L’éducation de l’enfant passe aussi par la visite des Zaouïa, des temples, des tombeaux, etc.
Les endroits ont souvent une présence dans
la culture marocaine.