lundi 9 avril 2012

examens régionaux de français 2011


Examen régional de Marrakech 2011

Texte :
CRÉON
Et cette nuit, la première fois, c'était toi aussi?
ANTIGONE
Oui. C'était moi. Avec une petite pelle de fer qui nous servait à faire des châteaux de sable sur la plage, pendant les vacances. C'était justement la pelle de Polynice. Il avait gravé son nom au couteau sur le manche. C'est pour cela que je l'ai laissée près de lui. Mais ils l'ont prise. Alors la seconde fois, j'ai dû recommencer avec mes mains.
LE GARDE
On aurait dit une petite bête qui grattait. Même qu'au premier coup d’œil, avec l'air chaud qui tremblait, le camarade dit : « Mais non, c'est une bête. » « Penses-tu, je lui dis, c'est trop fin pour une bête. C'est une fille. »
CRÉON
C'est bien. On vous demandera peut-être un rapport tout à l'heure. Pour le moment, laissez-moi seul avec elle. Conduis ces hommes à côté, petit. Et qu'ils restent au secret jusqu'à ce que je revienne les voir.
LE GARDE
Faut-il lui remettre les menottes, chef ?
CRÉON
Non.
Les gardes sont sortis, précédés par le petit page. Créon et Antigone sont seuls l'un en face de l'autre.
CRÉON
Avais-tu parlé de ton projet à quelqu'un ?
ANTIGONE
Non.
CRÉON
As-tu rencontré quelqu'un sur ta route ?
ANTIGONE
Non, personne.
CRÉON
Tu en es bien sûre ?
ANTIGONE
Oui.
CRÉON
Alors, écoute : tu vas rentrer chez toi, te coucher, dire que tu es malade, que tu n'es pas sortie depuis hier. Ta nourrice dira comme toi. Je ferai disparaître ces trois hommes.
ANTIGONE
Pourquoi ? Puisque vous savez bien que je recommencerai.
Un silence. Ils se regardent.
CRÉON
Pourquoi as-tu tenté d'enterrer ton frère ?
ANTIGONE
Je le devais.
CRÉON
Je l'avais interdit.
ANTIGONE, doucement.
Je le devais tout de même. Ceux qu'on n'enterre pas errent éternellement sans jamais trouver de repos. Si mon frère vivant était rentré harassé d'une longue chasse, je lui aurais enlevé ses chaussures, je lui aurais fait à manger, je lui aurais préparé son lit...Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. Il rentre à la maison où mon père et ma mère, et Etéocle aussi, l'attendent. Il a droit au repos.
CRÉON
C'était un révolté et un traître, tu le savais.
ANTIGONE
C'était mon frère.
CRÉON
Tu avais entendu proclamer l'édit aux carrefours, tu avais lu l'affiche sur tous les murs de la ville?
ANTIGONE
Oui.
CRÉON
Tu savais le sort qui était promis à celui, quel qu'il soit, qui oserait lui rendre les honneurs funèbres ?
ANTIGONE
Oui, je le savais.
CRÉON
Tu as peut-être cru que d'être la fille d'Oedipe, la fille de l'orgueil d'Oedipe, c'était assez pour être au-dessus de la loi.
ANTIGONE
Non. Je n'ai pas cru cela.
CRÉON
La loi est d'abord faite pour toi, Antigone, la loi est d'abord faite pour les filles des rois !

        I.            COMPRÉHENSION : (10 points)
1)      En vous référant à votre lecture de la pièce de théâtre « Antigone »,
a)      Situez ce passage par rapport à la scène qui précède.
b)      Dites quels sont, parmi les personnages cités ci-après, ceux qui meurent à la fin de cette pièce de théâtre. (Ismène, Hémon, Créon, Antigone, la nourrice, Eurydice). (1 point)
2)      Dans ce passage Antigone reconnait être allée enterrer son frère.
a)      Combien de fois est-elle allée le faire ?
b)      De quoi s’est-elle servie, à chaque fois, pour le faire ?
3)      « Conduis ces hommes à côté, petit », demande Créon.
a)      À qui s’adresse-t-il dans cet énoncé ?
b)      Qui sont ces hommes de qui il parle ?
4)      Les didascalies présentent la rencontre de Créon et d’Antigone comme un affrontement. Quelles sont les deux expressions qui le montrent ?
5)      Créon tente d’étouffer l’affaire de l’enterrement.
a)      Que propose-t-il, pour cela, à Antigone de faire ?
b)      Que compte-t-il faire de son côté ?
6)      Dans sa réponse à Créon :
a)      Antigone, a-t-elle accepté sa proposition ? Justifiez votre réponse par une expression du texte.
b)      Sur quel principe fonde-t-elle sa réponse ?
Relevez du texte l’expression qui le montre.
7)      Pour convaincre Antigone, Créon se comporte tantôt en roi, tantôt en oncle.
a)      Comment se manifeste son comportement en tant qu’oncle ?
b)      Comment se manifeste son comportement en tant que roi ?
8)      a) Relevez dans le passage deux mots appartenant au champ lexical de la mort.
b) Relevez dans la première réplique du garde une comparaison et une métaphore.
      II.            PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
Sujet :
« Il est temps que les parents arrêtent de décider à la place de leurs jeunes enfants », déclare un éducateur.
Partagez-vous cette idée ?
Dans un texte d’une vingtaine de lignes, vous présenterez votre point de vue sur ce que devrait être le rapport parents/jeunes, en l’appuyant au moyen d’arguments pertinents et d’exemples précis.





Examen régional de Meknes 2011

TEXTE :
- Malheur! Malheur! Etre abandonnée de son mari et vivre avec un fils affublé d'une tête de mule est un si triste sort qu'on n'oserait pas le souhaiter à son ennemi. (...) Dieu! Écoute mes pleurs! Exauce mes prières.
La porte du ciel devait être grande ouverte.
Zineb, partie faire une commission, revint tout essoufflée. Tout le monde l'entendit crier de la ruelle.
- Mère Zoubida! Mère Zoubida! Je t'apporte une bonne nouvelle, une bonne nouvelle !
Une bonne nouvelle ?
Ma mère s'arrêta de vitupérer contre moi. Zineb, suffoquée par l'émotion se planta au milieu du patio, tenta sans y parvenir d'expliquer ce dont il s'agissait. Personne ne comprit le motif de son excitation. Les femmes avaient abandonné leur ouvrage. Elles regardaient qui par une lucarne, qui par une fenêtre, Zineb gesticuler au milieu de la cour. Je quittai ma cachette. Zineb s'immobilisa épuisée. Toutes les femmes se mirent à l'interroger. Elle releva la tête en direction de notre chambre et parvint à dire enfin :
- J'ai vu dans la rue... le Maâlem... Abdeslem!
Un silence incrédule accueillit cette déclaration.
Rahma le rompit :
- Que racontes-tu, petite menteuse?
- J'ai vu Ba Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la mosquée du bigaradier. Il tient deux poulets à la main. ( ...)
Kanza de sa chambre dit :
-Si ce que raconte Zineb est vrai, nous en sommes toutes très heureuses et nous souhaitons au Maâlem Abdeslem bon retour.
Ma mère ne disait rien. Elle me rejoignit dans notre chambre et restait au milieu de la pièce les bras ballants. Elle avait quitté la terre, elle nageait dans la joie au point de perdre l'usage de sa langue.
Je me précipitai vers l'escalier. Je ne savais pas au juste où je me dirigeais. J'avais parcouru une dizaine de marches lorsque la voix de mon père monta du rez-de-chaussée.
-N'y a-t-il personne, puis-je passer?
Le timbre n'en avait pas changé.
- Passe, Maâlem Abdeslem. Aujourd'hui est un jour béni. Dieu t'a rendu aux tiens, qu'il en soit loué, répondit Kanza la voyante.
- Dieu te comble de ses bénédictions, dit mon père.
Je rebroussai chemin. Je voulais le voir entrer dans la chambre. L'escalier me paraissait un lieu sombre, il n'était nullement indiqué pour revoir mon père au retour d'un aussi long voyage. Ma mère n'avait pas bougé. Elle me parut un peu souffrante. Moi-même, je ne me sentais plus très bien. Mon front se couvrit de gouttelettes froides et mes mains tremblaient légèrement. Le pas pesant de mon père résonnait toujours dans l'escalier. Une ombre obscurcit la porte de notre chambre. Mon père entra.
Extrait de « La Boîte à Merveilles » d'Ahmed Sefrioui

QUESTIONS

        I.            ÉTUDE DE TEXTE (10 pts)
Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1)      Ahmed Sefrioui est un écrivain marocain d'expression française.
Quand et où est-il né ? (0,25x2)
Citez une de ses œuvres (autre que « La Boîte à Merveilles ». (0,25).
Quand est-il mort ? (0,25).
Pour répondre, vous pouvez choisir parmi les informations suivantes : 1905, 1915, 1984, 2004, à Fès, à Oujda, « Le Chapelet d'ambre », « Partir ». 1 pt
2)      a) « La Boîte à Merveilles » est-elle une œuvre autobiographique ?
b) Pourquoi ? (0,5x2) 1 pt
3)      D'après votre lecture de l’œuvre, pourquoi le mari de Zoubida a-t-il quitté sa famille ? 1 pt
4)      D'après votre lecture de l'œuvre, pourquoi Sidi Mohamed s'est-il caché ? 0,5 pt
5)      a) Relevez dans le texte quatre termes appartenant au champ lexical d'une habitation. (0,5x4)
b) Où se passe la scène ? 0,5 pt
6)      Quelle nouvelle Zineb a-t-elle apportée à Zoubida ? 0,5 pt
7)      Dans le texte, dégagez :
-Deux sentiments éprouvés par le narrateur.
-Deux sentiments éprouvés par sa mère.
Qu'est-ce qui est à l'origine de chacun des sentiments éprouvés ? 2 pts
8)      Dégagez un trait de caractère de Maâlem Abdeslem dans cet extrait. 0,5 pt
9)      a) Découpez le texte en deux parties.
b) Donnez un titre à chacune d'elles. 1 pt
10)  Comment trouvez-vous la mère du narrateur dans cet extrait? 1 pt

      II.            PRODUCTION ÉCRITE (10 pts)

Certains lecteurs de « la Boîte à Merveilles» affirment que Lalla Zoubida, la mère du narrateur, a quelques défauts mais elle a beaucoup de qualités.
Approuvez-vous cette affirmation ?
Rédigez un texte dans lequel vous expliquerez comment doit être une bonne mère.

NB: Lors de la correction de la production écrite, il sera tenu compte des éléments suivants :
-Présentation de la copie : 2 pts.
-Respect de la consigne : 3 pts.
-Cohérence textuelle : 2 pts.
-Correction de la langue : 3 pts.

Examen régional de Tanger-Tétouan 2011

 

Texte :
Je m'approchais de mon père. Il se débarrassa des deux poulets. Il les posa à même le sol. Ils avaient les pattes liées par un brin de palmier. Ils se mirent à battre des ailes, à pousser des gloussements de terreur. Mon père m'intimidait. Je le trouvais changé. Son visage avait pris une couleur terre cuite qui me déconcertait. Sa djellaba sentait la terre, la sueur et le crottin. Lorsqu'il passa ses mains sous mes aisselles et me souleva à la hauteur de son turban, je repris entièrement confiance et j'éclatai de rire. Ma mère sortit de sa torpeur. Elle rit comme une petite fille, s'empara des poulets pour les emporter à la cuisine, revint aider mon père à vider son capuchon qui contenait des œufs, sortit d'un sac de doum un pot de beurre, une bouteille d'huile, un paquet d'olives, un morceau de galette paysanne en grosse semoule. Prise d'une fièvre d'activité, elle rangeait nos richesses, soufflait sur le feu, allait, venait d'un pas pressé sans s'arrêter de parler, de poser des questions, de me gourmander gentiment.
Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais les événements qui avaient meublé notre vie pendant son absence. (...)
Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et notre santé prospère.
Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des maisons mitoyennes manifestaient ainsi, bruyamment, la part qu'elles prenaient à notre joie. Ma mère ne cessait de remercier les unes et les autres.

A.     Étude de texte : (10 pts)

Lisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1)      Recopiez et complétez le tableau suivant : (0,25 x 4) 1 pt
 
Titre de l'œuvre étudiée
 
Nom de l'auteur
 
Genre de l'œuvre étudiée
 
Siècle





2)      Pour situer ce texte, dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses :
a.      Le père du petit garçon s'appelle Abdeslem.
b.      II a quitté la maison pour travailler dans une usine.
c.       Pendant l'absence du père, le petit garçon et sa mère avaient tous les moyens pour vivre aisément.
d.      Le petit garçon était malheureux après le départ de son père. (0,25 x 4) 1 pt

3)      L'enfant constate que son père a changé.
Relevez dans le texte deux énoncés qui le montrent. (0,5 x 2) 1 pt

4)      À l’ occasion du retour du mari, la mère devient très active.
Nommez quatre actions ou activités qu'elle fait. (0,25 x 4) 1 pt

5)      Relevez dans le texte quatre termes appartenant au champ lexical de la « nourriture ». (0,25 x 4) 1 pt

6)      En vous référant au texte, dites à qui ou à quoi renvoient les pronoms soulignés :
-« Il les posa à même le sol » ;
-« Je le trouvais changé ». (0,5 x 2) 1 pt

7)      « Elle rit comme une petite fille ».
La figure de style utilisée dans cet énoncé est :
a.      Une métaphore
b.      Une répétition
c.       Une comparaison
Recopiez la bonne réponse 1 pt

8)      Les voisines sont, elles aussi, heureuses à l'occasion du retour du père.
Relevez dans le texte deux énoncés qui montrent ce qu'elles font dans ce sens. (0,5 x2) 1 pt

9)      Au moment où la mère rangeait ce que le père avait rapporté, où se trouvait le petit garçon?
Que faisait-il ? (0,5x2) 1 pt

10)  a) À votre avis, faut-il bien se comporter avec les voisins ?
b) Pourquoi ? (0,25x2) 1 pt

B.      Production écrite : (10 pts)
Sujet :
On dit que les voisins, aujourd'hui, ne sont plus ce qu'ils étaient autrefois : ils aidaient les vieux, les veuves et se comportaient bien avec les enfants.
Aujourd'hui, chacun ne pense qu'à ses propres intérêts.
Partagez-vous ce point de vue ?
Développez votre réflexion en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis.

Lors de la correction, on tiendra compte des indications contenues dans le tableau suivant :
 
 
Critères d'évaluation
 
Pourcentage alloué
 
Barème de notation
 
-Conformité de la production à la consigne d'écriture. 2 pts
-Cohérence de l'argumentation. 1 pt
-Structure du texte (organisation et progression du texte). 1 + 1 pts
 
25°/°
 
5 points
 
-Critères d'évaluation de la langue.
-Vocabulaire (usage de termes précis et variés).
-Syntaxe (construction de phrases correctes).
-Ponctuation (usage d'une ponctuation adéquate).
-Orthographe d'usage et orthographe d'accord.
-Conjugaison (emploi des temps)
 
25°/°
 
5 points


Examen régional de Souss-Massa 2011

 

Texte :
Je viens de faire mon testament.
À quoi bon ? Je suis condamné aux frais, et tout ce que j'ai y suffira à peine. La guillotine, c'est fort cher.
Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un enfant.
Une petite fille de trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains.
Elle avait deux ans et un mois quand je l'ai vue pour la dernière fois.
Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans mari, sans père; trois orphelines de différente espèce; trois veuves du fait de la loi.
J'admets que je sois justement puni; ces innocentes, qu'ont-elles fait ? N'importe; on les déshonore, on les ruine. C'est la justice. Ce n'est pas que ma pauvre vieille mère m'inquiète; elle a soixante quatre ans, elle mourra du coup. Ou si elle va quelques jours encore, pourvu que jusqu'au dernier moment elle ait un peu de cendre chaude dans sa chaufferette, elle ne dira rien.
Ma femme ne m'inquiète pas non plus; elle est déjà d'une mauvaise santé et d'un esprit faible. Elle mourra aussi.
À moins qu'elle ne devienne folle. On dit que cela fait vivre; mais du moins, l'intelligence ne souffre pas; elle dort, elle est comme morte.
Mais ma fille, mon enfant, ma pauvre petite Marie, qui rit, qui joue, qui chante à cette heure et ne pense à rien, c'est celle-là qui me fait mal !

        I.            Compréhension : (10 points)
1)      Recopiez et complétez le tableau suivant : (0,5x3)


Titre de l'œuvre
Auteur
Personnage principal





2)      Dans ce passage, le narrateur se trouve :
a)      au tribunal
b)     à Bicêtre
c)      à la Conciergerie
d)     à l’Hôtel de ville
Recopiez la bonne réponse. (0,5 pt)

3)      Pourquoi le narrateur a-t-il fait un testament ? (0,5 pt)
À qui ce testament est-il destiné ? (0,5 pt)

4)      Répondez par « Vrai » ou « faux »
a)      La loi oblige le condamné à payer les frais de la guillotine. (0,5 pt)
b)     La femme du narrateur est malade physiquement et mentalement. (0,5 pt)

5)      Relevez dans le texte deux arguments contre la peine de mort. (0,5x2)

6)      Le narrateur évoque sa fille :
a)      avec joie
b)     avec indifférence
c)      avec tendresse
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la. (0,5x2)

7)      Relevez dans le texte deux mots appartenant au champ lexical de la mort. (0,5x2)

8)      La tonalité de ce texte est :
a)      comique
b)     pathétique
c)      tragique
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la. (0,5x2)

9)      Quel sentiment éprouvez-vous pour le narrateur dans ce passage ? (1 pt)

10)  Pensez-vous, comme le narrateur, que la justice punit aussi bien le condamné que sa famille ? Justifiez votre réponse. (1 pt)

      II.            Production écrite : (10 points)

«Les jeunes d’aujourd’hui manquent de respect aux adultes et pensent avoir toujours raison. »
Partagez-vous cette opinion ?
Développez votre point de vue en le justifiant à l’aide des arguments.

·         Critères d’évaluation du discours:5 points
-Conformité de la production à la consigne d’écriture.
-Cohérence de l’argumentation.
-Structure du texte (organisation et progression).
·         Critères d’évaluation de la langue : 5 points
-Vocabulaire (usage des termes précis et variés).
-Syntaxe (construction de phrases correctes).
-Ponctuation (usage d’une ponctuation adéquate).
-Orthographe d’usage et grammaticale.
-Conjugaison (emploi des temps).

 

Examen régional de Oujda-Angad 2011

 

Texte :
Mon père me parlait du Paradis. Mais, pour y renaître, il fallait d'abord mourir. Mon père ajoutait que se tuer était un grand péché, un péché qui interdisait l'accès à ce royaume. Alors, je n'avais qu'une solution : attendre ! Attendre de devenir un homme, attendre de mourir pour renaître au bord du fleuve Salsabil. Attendre ! C'est cela exister. À cette idée, je n'éprouvais certainement aucune frayeur. Je me réveillais le matin, je faisais ce qu'on me disait de faire. Le soir, le soleil disparaissait et je revenais m'endormir pour recommencer le lendemain. Je savais qu'une journée s'ajoutait à une autre, je savais que les jours faisaient des mois, que les mois devenaient des saisons, et les saisons l'année. J'ai six ans, l'année prochaine j'en aurai sept et puis huit, neuf et dix. À dix ans, on est presque un homme. À dix ans, on parcourt seul tout le quartier, on discute avec les marchands, on sait écrire, au moins son nom, on peut consulter une voyante sur son avenir, apprendre des mots magiques, composer des talismans.
En attendant, j'étais seul au milieu d'un grouillement de têtes rasées, de nez humides, dans un vertige de vociférations de versets sacrés.
L'école était à la porte de Derb Noualla. Le fqih, un grand maigre à barbe noire, dont les yeux lançaient constamment des flammes de colère, habitait la rue Jiaf. Je connaissais cette rue. Je savais qu'au fond d'un boyau noir et humide, s'ouvrait une porte basse d'où s'échappait, toute la journée, un brouhaha continu de voix de femmes et de pleurs d'enfants. La première fois que j’avais entendu ce bruit, j’avais éclaté en sanglots parce que j’avais reconnu les voix de l’Enfer telles que mon père les évoqua un soir.
Ma mère me calma :
-Je t'emmène prendre un bain, je te promets une orange et un œuf dur et tu trouves le moyen de braire comme un âne !
Toujours hoquetant, je répondis :
-Je ne veux pas aller en Enfer.
Elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
La Boîte à merveilles, Ahmed Sefrioui Éditions du Seuil ; 1954, pp.10-11

        I.            ÉTUDE DE TEXTE (10 points)

1)      Répondez aux questions suivantes à partir de votre lecture de « La Boîte à Merveilles »:
a)      Placez chacun des noms suivants dans la case qui convient : (1 pt)
Maalem Abdeslem- Lalla Zoubida- Fatma Bziouya- Sidi Mohammed.
Le personnage principal :


Son père :


 
Sa mère :

 
Une voisine :



b)     Parmi les affirmations suivantes, une seule est vraie, laquelle ? Recopiez-la (0,5pt)
-Le narrateur a deux frères.
- Le narrateur a un frère et une sœur.
-Le narrateur n’a ni frère, ni sœur.
c)      Quel est le métier de son père ? (0,5 pt)

2)      Relevez dans le premier paragraphe deux mots qui reprennent « Paradis ». (1 pt)

3)      « Alors, je n’avais qu’une solution : attendre »
a)      Quelle est l’autre solution écartée par le père ? (0,5 pt)
b)     Pourquoi cette solution est-elle rejetée ? (0,5 pt)

4)      « J’avais six ans »
a)      Combien le narrateur doit-il attendre pour devenir « presque un homme » ? (0,5 pt)
b)     Que rêve-t-il de faire quand il sera « presque un homme » ? (0,5 pt)

5)      Le narrateur fait-il une description valorisante ou dévalorisante du fqih? (1 pt)

6)      « La première fois que j’avais entendu ce bruit… » .
a)      De quel bruit s’agit-il ? (0,5 pt)
b)     Ce bruit, qu’évoque t-il pour le narrateur ? (0,5 pt)

7)      « tu trouves le moyen de braire comme un âne ».
a)      Identifiez la figure de style dans cet énoncé. (0,5 pt)
b)     Sur quoi la mère veut-elle insister en employant cette figure de style ? (0,5 pt)

8)      « Elle leva les yeux au ciel… »
D’après-vous, pourquoi la mère lève-t-elle les yeux au ciel ? (1 pt)

9)      Le verbe attendre est répété plusieurs fois dans ce texte.
Pourquoi cette répétition à votre avis ? (1 pt)

      II.            PRODUCTION ÉCRITE (10 points)

Sujet :
Vous avez certainement vu dans votre entourage des enfants trembler de peur devant leur parents. A-t-on vraiment besoin de faire peur aux enfants pour les éduquer ?
Rédigez un texte argumentatif pour développer votre point de vue.

1 commentaire:

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